extrait de l'article : avant d'offrir une console
Le coupable n’est pourtant jamais l’enfant, il faudrait plutôt se demander, nous les adultes, ce qu’on fait et pourquoi on achète tout cela.
Cette question touche beaucoup les éducateurs et éducatrices; elle revient dans de nombreux témoignages de profs comme celui de Guillaume*, professeur et directeur d’école élémentaire: «Les parents disent “les enfants ne jouent plus” et revendent sur Le Bon Coin leurs Playmobil ou autres Lego. À la place, ils achètent une console. Une collègue, maîtresse de CP, a constaté que la moitié de sa classe avait demandé un téléphone au Père Noël. Il y a une sorte de dématérialisation du jeu qui est dramatique à mon sens. J’ai fait un entretien cette semaine avec une maman au sujet de l’absentéisme de son enfant de 6 ans. Il fait semblant de s’endormir et joue à Fortnite jusque 3 heures du matin. Résultat: l'enfant n'est pas en état d’aller à l’école. Sans vouloir jouer les vieux c..., on va droit dans le mur!»
Guillaume confie que les enseignants et enseignantes se retrouvent à devoir expliquer certaines choses aux parents. «L’enfant à 6 ans. La maman me dit que le gamin est suivi par un pédiatre qui considère qu’il faut lui enlever la télé dans sa chambre, mais le mari ne veut pas. On a une génération dont les papas (le plus souvent) sont des gamers. Moi, en tant qu’enseignant, je ne sais pas jusqu’où aller dans le conseil aux parents. Je vois qu'ils ont vraiment besoin de recommandations, mais est-ce à nous de les donner? Est-ce de l’ingérence éducative? Mais si on ne le fait pas, qui le fera?»